Jb 7, 1-4. 6-7
Psaume 146
I Co 9, 16-19. 22-23
Mc 1, 29-39
Nous assistons dans ce texte à deux mouvements de Jésus. Jésus part de chez la belle-mère de Pierre, chez Pierre, Il part de l’intimité de la famille et toute la ville entière vient, tout le monde Le cherche : premier mouvement, de l’intimité de la famille à la vie publique. Deuxième mouvement : Jésus Lui-même, le lendemain matin, très tôt, part pour prier, seul avec son Père. De l’intimité de la prière, seul, silencieux, à « allons ailleurs ! », allons où personne ne Le cherche. Bref, deux mouvements : l’un de la vie privée, familiale, à la vie publique, l’autre de l’intimité de la prière dans le silence à la vie sociale, à la relation avec même ceux qui ne Le cherchent pas.
Le mouvement de la prière de Jésus, en nous, dans notre famille, dans notre communauté, dans notre milieu, voilà le premier mouvement. Le deuxième mouvement de sa présence dans la Galilée, dans la Galilée des nations, dans la Décapole, chez les païens, chez tous, chez nous tous, pour chacun d’entre nous, aujourd’hui, Jésus fait un mouvement à notre rencontre car « c’est pour cela que Je suis sorti ! ». Sorti de Capharnaüm, comme signe, sorti de son Père, sorti des Cieux, comme réalité, comme réalisation de la promesse ! Et vous voyez bien qu’il y a deux mouvements, deux plans : Jésus est sorti de son Père pour que nous sortions de notre égoïsme, pour cela ! C’est pour cela qu’Il est sorti !
Ce double mouvement du signe à la réalité, de l’intimité de saint Pierre dans la maison avec sa belle-mère malade, à la Galilée des nations, aux païens. Nous vivons, nous, du signe à la réalité, du signe de la guérison, des guérisons à la réalité du salut éternel, du signe de la relation familiale, de notre intimité à la réalité de Dieu vivant dans l’univers, dans le monde, en nous. C’est pour cela que Jésus est sorti de chez son Père, pour nous sensibiliser au signe que représente notre vie quotidienne.
Donc, dans un premier mouvement je parle à cette zone intime en chacun d’entre vous, où nous cherchons, où nous doutons, où nous tâtonnons, où nous hésitons, où nous espérons à tâtons, à ce deuxième mouvement où je parle à cet ailleurs de chacun d’entre nous, ailleurs où Jésus nous précède, où Jésus nous attend, où Jésus est à l’œuvre, et nous ne le savons pas puisque c’est ailleurs, ailleurs que là où nous cherchons ! Or, je le répète, c’est pour cela que Jésus est sorti de son Père !
Qu’est-ce que c’est que ce ‘cela’ ? ‘Cela’ c’est le salut de tous les hommes, ‘cela’ c’est le salut de tout de l’homme, tout de notre humanité, et le public et le privé, et l’intérieur et le social, tout l’humain, tout le dit et tout le non-dit ! Tous ceux qui êtes ici, mes frères, vous avez une certaine idée de Jésus et certains d’entre vous Le cherchent d’une certaine manière, la sienne, bien sûr, c’est bien, mais Jésus est venu pour un ailleurs, pour plus loin que vous, pour cet endroit de votre vie qui n’est pas encore évangélisé, à découvrir, à chercher. C’est pour cela que Jésus est venu !
Fr. Stanislas
Abbaye Saint Benoît d'En Calcat - 81110 DOURGNE