L'atelier de cithares

Le terme générique de "cithare" désigne, dans la langue française, toute une famille d'instruments à cordes pincées, tendues sur une caisse de résonance sans manche. Ces instruments sont présents sous des formes différentes dans de nombreux pays, issus de cultures très diverses.

A l'origine de cette lignée, le monocorde, instrument monodique sur lequel la mélodie est réalisée en faisant varier la longueur d'une corde unique. Puis, dès la fin du Moyen Age apparaît dans toute l'Europe une gamme d'instruments issus du monocorde, qualifiés de "cithares à bourdon". Leurs quelques cordes mélodiques sont tendues sur une touche, semblable à un manche de guitare avec ses sillets de division, et désormais accompagnées par un unique accord, souvent sans tierce, le bourdon. Ces instruments sont à usage folklorique, et pratiqués encore de nos jours (épinette des Vosges). Durant la période classique, les cordes d'accompagnement allèrent en se multipliant, surtout en Bavière et en Autriche. Vers 1830, la cithare à bourdon autrichienne est perfectionnée et devient la "cithare de concert" rendue célèbre grâce à la musique du film "Le troisième homme". A ce stade, l'instrument devient polyphonique, mais d'une technique complexe qui requiert une grande virtuosité de jeu.

C'est pour cette raison qu'en 1885, un groupe de luthiers allemands installés à Markneukirchen, ville du sud-est de l'Allemagne, a conçu un instrument plus accessible qui se caractérisait par ses accords "prêts à jouer", servant à accompagner les cordes mélodiques. Un répertoire fut même transcrit sur des diagrammes à glisser sous les cordes, ce qui ne demandait aucune connaissance musicale pour jouer. La cithare à accord est ainsi l'aboutissement d'une lignée d'instruments qu'on appelle "cithares" au sens large et qui ont subi de multiples transformations depuis le Xe siècle.

Dans les années 1960, à la suite de la réforme liturgique, la cithare à accords a pénétré dans le monde monastique français, les moines ont cherché à retrouver l'antique usage spirituel de l'instrument, dans l'accompagnement de la psalmodie. Depuis près de 30 ans, notre atelier a produit quelques milliers de cithares, maintenant dispersées dans plus de 70 pays.

Longtemps connue comme instrument folklorique, la cithare de 6 accords est devenue, pour les besoins de l'accompagnement de l'office choral, un "psaltérion" (baptisé ainsi en référence aux psaumes qu'il accompagne). Cet instrument à cordes soutient le chant en lui donnant une base harmonique discrète. En soliste, il est également très propice à la méditation. Ainsi développé, il fut progressivement adopté par des centaines de communautés religieuses. Sa riche tonalité n'a cessé de séduire, bien au-delà des cloîtres : il est aujourd'hui utilisé par de nombreux laïcs pour l'accompagnement du chant dans les paroisses. Les Psaltérions sont des cithares "sur table". Ils sont composés d'une caisse de résonance plate de forme trapézoïdale. Les cordes sont tendues sur la table d'harmonie entre le cordier et les chevilles.

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