Voici quatre notes du comportement de Jésus à notre égard, à l’égard de sa famille :
‘Il disparaît à l’insu’ et nous ne savons pas, nous, quand Il est présent ou quand Il est absent. Il nous semble qu’Il est là, nous savons qu’Il est venu, mais nous ne savons pas ni quand, ni où, ni comment : ‘à notre insu’.
Deuxième comportement : ‘au Temple, Il écoutait’ les désirs profonds comme Il écoute nos désirs profonds avant de nous poser des questions. L’écoute de la Parole de Dieu consiste à découvrir quel est mon vrai désir, quel est mon désir profond, et c’est à ce moment-là qu’on se pose la question.
Troisième note : ‘Il grandissait devant Dieu et devant les hommes’. Il grandissait devant Dieu : cela veut dire que, depuis la naissance de Jésus, le Royaume de Dieu arrive presque imperceptiblement, comme grandit un enfant qui grandit jour et nuit et les parents qui le voient tous les jours ne savent pas qu’il grandit. ‘Jésus grandissait devant Dieu’, cela veut dire : le Royaume de Dieu arrivait immanquablement mais imperceptiblement ! ‘Et devant les hommes’ : et devant les hommes, cela veut dire que nous devons porter témoignage ! Devant les hommes, la Parole de Dieu c’est vous, c’est moi ce matin, pour vous, et c’est ce que j’essaye de faire.
Enfin, la quatrième note c’est : ‘Il leur était soumis’. Le Tout Puissant, le Dieu invincible... Eh bien, le Tout Puissant met des limites à sa puissance devant la liberté des hommes, le Tout Puissant met des limites devant l’Histoire des hommes ! Et le Royaume de Dieu qui grandit tous les jours, qui arrive parmi nous, il est plus ou moins rythmé par notre histoire, par notre liberté, par notre façon de nous conduire ensemble.
Voilà quatre notes du comportement de Jésus à notre égard : Il vient à notre insu, Il écoute nos désirs profonds, Il grandit devant Dieu et devant les hommes et Il nous est soumis.
Et puis, il m’a semblé trouver quatre notes du comportement des chercheurs de Dieu, comportement des parents, de notre comportement à nous :
D’abord nous Le cherchons parmi nos connaissances, nos habitudes… Nous avons l’habitude d’aller à la messe le dimanche, c’est une très bonne habitude mais les habitudes sont dangereuses parce qu’elles risquent d’entraîner la routine.
Alors, Marie et Joseph vont à Jérusalem : au cœur de la ville, c’est la périphérie, c’est loin d’eux, c’est ce qu’ils ne connaissent pas, c’est l’imprévu, c’est la grande ville.
La recherche de Dieu est difficile parce que nous n’avons pas de lieux communs, de mots communs, d’images communes, et nous sommes obligés d’avoir recours aux symboles ! Ici Jésus donne deux symboles dramatiques : trois jours, trois jours dans le Temple de Jérusalem. ‘Trois jours’ cela évoque déjà la mort de Jésus et ‘trois jours dans le Temple’ cela évoque en même temps l’impermanence et la pérennité. Le Temple qu’était la gloire de Jérusalem, la gloire des Juifs : détruit et ‘en trois jours, Je le reconstruirai !’ Apprenons à lire symboliquement les évènements.
Et la Sainte Vierge, comme nous, se plaint. Et pour qui fréquente un peu les psaumes, le peuple de Dieu se plaint, quelques fois avec vigueur : « Ecouteras-Tu, viendras-Tu, dors-Tu ? », « Nous avons peiné, nous avons souffert à Te chercher ! ». Et nous ? Souffrons-nous à Le chercher ? Marie, elle, conservait cela dans son cœur. Quelques fois, notre cœur est rempli de la présence, de la joie de la présence de Dieu, quelques fois aussi de la souffrance de son absence, de notre non-conscience de sa présence ! Mes frères, la recherche de Dieu c’est une expérience, c’est une aventure, c’est toujours imprévu, c’est toujours mêlé de joie, de grande joie, d’enthousiasme et de souffrance, souffrance, comme je viens de vous le dire, de son absence, souffrance aussi de notre indignité, de notre paresse à Le chercher !
Voilà quatre comportements de Jésus à notre égard, quatre comportements des chercheurs de Dieu. Je résumerais en disant : Jésus vient à nous dans l’évènement et l’évènement nous pose toujours une question ! Et je dirais aussi que la recherche de Dieu est une aventure, une expérience difficilement explicable ! Voilà pourquoi on recourt aux symboles et, même avec le symbole, il y a des réalités qu’on ne peut pas dire, que l’on ne sait pas dire, que je souffre de ne pas pouvoir vous dire, mais je vous invite à regarder dans votre cœur, à écouter le silence dans votre cœur, comme le faisait la Sainte Vierge, et là, d’une façon que je ne peux pas préciser, vous trouverez sa réponse ou, peut-être, vous trouverez sa question et vous répondrez ! Amen !
Fr. Stanislas
Abbaye Saint Benoît d'En Calcat - 81110 DOURGNE